Invités festival Paroles Indigo

édition 2023

Ounza

Né en Arles en 1973.
Né du soleil et de la mer qui tannent ma peau.
Né de la terre de mes parents, d’Afrique, d’Algérie, de Berbérie.
Né de la terre de Camargue, de marais, de roseaux, de taureaux.
Terres que je foule de mes pieds, où s’enracine mon corps, où plonge ma mémoire.

Dans un village des bords du Rhône, entre cultures provençale et taurine, entre cloche du curé qui appelle à la prière et discours du maître d’école qui ordonne, le fleuve m’a appris le tumulte de la nature qui n’est rien d’autre que celui de la vie.

Dans notre maison, une fois la porte passée, c’est à Tipasa que je me retrouvais, au pied du mont Chenoua.
Achenwyi, ma langue maternelle, sonnait, claquait, chantait entre les lèvres de ma mère.
Les parfums, les odeurs et les saveurs de la nourriture, les histoires fantastiques, les superstitions, les esprits des ancêtres et des absents, toutes celles et ceux que je ne connaissais pas, ces lieux que je ne pouvais qu’imaginer, ma mère les nommaient. Elle les rendait aussi vivants que présents.

A mes 15 ans, nous avons quitté le village pour une cité hlm d’Arles.
Autre lieu, autre décor ?
Par la grâce de la nature, depuis ma fenêtre, chaque jour, je voyais le soleil se lever sur le marais de Beauchamp, sur ses taureaux, ses chevaux, ses oiseaux, …
Chaque matin, l’aurore enveloppait le monde de sa lumière, de sa poésie.
La mienne, de poésie, puise dans cet ici et cet ailleurs qui sont en moi comme un terreau où germent textes et mélodies.
J’écris des poésies que je déclame. J’écris des chansons que je chante.
Très souvent, je slame.
Tout cela m’enchante.